Ma bourrelle, laisse-moi te
dire ô combien tu te réjouisses en plaisant à nous autres types pour qui, il ne
te fallait pas grand-chose pour les épater, comme quoi, notre célibat, chasteté
et continence sont les seules choses qui nous ramenaient chaque soir à ce
boui-boui.
Bob Dylan – Just Like a Woman (mp3)
Débarquant, quand je m'appuie sur
ce buffet juste en face du dressoir, Je te distingue, d’un œil distrait, là-bas
au fond de la piaule, érigée sur le bord de ton guéridon, fumant nonchalamment
tout en regardant du coin de l'œil -cet œil-de-paon qui contredit toujours ton
sourire insensé- grossir le cercle des spectateurs admiratifs pendant que je me
fais, de plus en plus, discret.
Tu penses que tu fais le centre
du monde et que nous ne somment que tes satellites. Une reine que tu rêves
d'être par simple désir de plaire, l'envie de paraître, le plaisir de voir et
d'être vue. Pourtant, tu ne connais ni piété ni discipline, sinon il te
suffisait en un rien si ce n'était que de te lever -et avancer avec ce galop
cadencé à la danse hongroise, abandonnant ta fragrance afin de garnir cette
atmosphère, une délicieuse fragrance léguant des souffles frais comme des
caresses qui passent sur nos trognes- pour paraître une femme a la mode. Ou la
lune que tu veux répéter pour qu'on soit restreint de virevolter à contrecoup
de ta gravité grave, ta face visible, moi, comme un rayon de soleil, je me
perds entre tes apsides cherchant ton autre face cachée avant que je ne sois
anéanti par ton halo pendant ta révolution synodique. Ça te plaît, ça te plaît...
Tellement… du coup, tu te sens plus jeune et moi... un Homme.
Tu te rassures de ton attirance
chaque soir que tu ouvres ta boîte à souvenir diurne quand pageotée ou levée
sur ton séant, dessinant un sourire moqueur en ayant une brève pensée a tous
les beaux mots qu’on t’ait dit. Dieu, tu gardes le mystère de ta pensée
impénétrable et ça t’enjôle, te flatte, te subjugue et tu te sens encore plus
femme chaque soir, même quand j’ai beau à te dire que je pourrais cesser de
désirer ce que je cesse de pourchasser du moment que l’imagination n’a plus
d’attentions à conseiller. Ce soir, je ne peux détacher mes pensées de
toi : Mélancolie des souvenirs, prix du goût pour ta vie, révélation du
sentiment d’être à toi, poésie de tes mots qui jettent le désordre dans mes
réflexions, soucis de mes préméditations quand je ne me possède pas.
Blonde on Blonde. T’aurait
compris le sens, cet homme à la poésie à fleur de peau, à bout de larynx et
mélodieusement sur cet harmonica qui vient toujours obscurcir la révélation des
amours niées, je serais rassuré plus loin par le sourire qu’il y a dans sa voix
nasale, un sourire triste « sad smile » comme celui de Charlie
Chaplin.
Stéréotypée comme un moule par la
nature, clichée comme un négatif par la communauté, consumée comme une fleur
odorante par le soleil, fixité étonnante de l’âme due à la platitude de ces
caprices. La femme comme l’homme comme la vie quand on la considère de
près : que de banalités affligeantes, à mourir d’ennui et de tristesse ambiante,
comme cette histoire dans sa simplicité trop humaine ou même dans sa mélancolie
singulièrement prenante. De grâce, dit moi ce que tu es de différent vis-à-vis
de tes congénères ? Qu’as-tu de plus ? -si ce n’est pas de moins-. Tell
me darling, I want to know everything about you. Qu’est-ce que tu as fondé de
bon dans ta vie ? Qu’est-ce que tu as vu de beau ou de moins beau, as-tu
couru des risques de l’âme mis à part ceux que je n’oserais approcher ? As-tu
vécu au moins ? Tu es du genre qui juge le livre de son titre, sans jamais
le lire ? -Quand je trouvais nécessaire d’épeler ton nom- tu ne prends
jamais cette peine, parce que tu ne sais lire, tu ne sais exister, même si tu
as toujours cherché des raisons de vivre, je croyais avoir les remèdes capables
de te faire vivre quand tu ne savais que cela nécessitait un cœur.
Tout ce que tu as su faire c’est
d’être une [belle] femme par le mystère – il n’y a plus beau que l’âme, puis la
pensée, puis la parole. Je ne voulais que tu sois un cas triste comme celles
qui n’ont suent n’être que belles. Je le redis encore, n’y as pas plus bref que
le règne de la beauté du moment qu’il y a qu’un fort petit nombre d’années de
différence entre une belle femme et une femme qui ne l’est plus - Comme
toutes les autres, comme si que tu pouvais être plus ! Tout ce que tu as
su faire c’est d’être ramenarde, comme ta ligue d’ailleurs parce que ça te
tourne la tête d’être ce que tu es, c'est-à-dire une fille. Une fille parce que
tu quite comme telle et j’ai envie de te dire : I hate you darling. You’re
a girl, but still I’m a living Man.
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